L’année 2025 s’est caractérisée par une réforme budgétaire majeure dans le secteur de la formation professionnelle en France. Face à un plan d’économies de 50 milliards d’euros d’ici 2027, le gouvernement a drastiquement réduit les financements alloués à l’apprentissage, au CPF et aux dispositifs de reconversion. Ces restrictions impactent directement les acteurs de terrain, dont Avenir Pro Formations, Transitions Pro, France Travail et les régions comme Auvergne-Rhône-Alpes.
🔢 Les chiffres clés du budget 2025
- Baisse globale du budget formation : près de 4 milliards d’euros en moins par rapport à 2024, soit une réduction d’environ 27 %.
- Apprentissage : enveloppe ramenée à 9,7 milliards d’euros, soit une baisse de 9,3 %.
- Aide à l’embauche d’apprentis : désormais 5 000 € pour les PME et 2 000 € pour les grandes entreprises (contre 6 000 € auparavant).
- CPF : le reste à charge pour les salariés, passe de 100 € à 102,23 €, indexé sur l’inflation.
- Transition Pro : moins 60 % de l’enveloppe annuelle en 2025
- Région Auvergne Rhône alpes : Aucune formation sur les métiers administratifs financée prévu pour les 3 années à venir (2026/2029)
Face à ce constat, Avenir Pro Formations analyse la situation et explique son positionnement à travers l’interview de sa directrice :
Bonjour, Cynthia Et Vanessa, stagiaires assistantes administratives de l’organisme Avenir Pro-Formations. Nous rencontrons aujourd’hui Madame Deschamps, la directrice du centre.
Merci de nous accueillir.
Je vous en prie.
Nous avons quelques questions à vous poser au sujet du budget des formations professionnelles 2026.
1-Nous aimerions savoir quels sont les objectifs d’Avenir Pro-Formations pour 2026 ?
Bonjour, Florence Deschamps, je dirige Avenir Pro-Formations, organisme de formation spécialisé sur la reconversion professionnelle pour les métiers du tertiaire depuis 2010. Cela fait 15 ans que nous accompagnons des adultes et plus récemment des jeunes, puisque nous travaillons aussi sur l’apprentissage, sur la préparation de diplômes de niveau BAC et de niveau BTS. Nous préparons aux métiers administratifs, que ce soit du secrétariat pur, ou de la comptabilité, de la paye, ou des Ressources Humaines.
Pour 2026, nous faisons face, comme tous les acteurs de la formation, aux restrictions budgétaires importantes qui ont eu lieu en 2025 et qui vont perdurer. Il y a à la fois une situation conjoncturelle : nous sommes en période de réduction des charges, des frais de l’État notamment. Nous sommes en période, également, de réorientation de la politique globale, avec des postes qui deviennent prioritaires (ex : Défense), donc forcément au détriment d’autres postes, en période de baisse des fonds publics. Donc tout cela entraîne des répercussions néfastes sur l’ensemble de nos financements.
Ce constat nous a poussé à réfléchir à nous ouvrir vers de nouveaux métiers, des métiers considérés comme des métiers en tension, par exemple les métiers de la vente. Nous pensons au métier de vendeur, conseil en magasin ( diplôme de niveau BAC), de responsable d’unité marchande (niveau BTS) et également pourquoi pas aller sur de la responsabilité de structure (niveau licence, que nous ne proposons pas aujourd’hui). Nous souhaitons donc à la fois élargir notre portefeuille de formation, et également proposer un niveau de certification supérieur à ceux proposés aujourd’hui.
Nous allons également travailler sur le plan de développement de compétences des entreprises. De manière plus structurelle cette fois, nous sommes depuis au moins deux ans sur ce que le gouvernement appelle le plein emploi : 6% de taux de chômage au niveau national.
Donc, à partir du moment où l’État considère que nous sommes en plein emploi, l’État n’a plus à financer la formation professionnelle, puisque le jour où il n’y a plus de chômage, ou très peu, ce sont aux entreprises de former leurs salariés, et non plus à l’État d’intervenir.
Nous souhaitons donc être plus présent qu’aujourd’hui, sur le plan de développement des compétences des entreprises, c’est-à-dire l’entreprise voulant former ses salariés.
Nous allons donc, sur la prochaine rentrée, communiquer par Flyer, par réseau, sur notre site Internet, pour proposer des formations de deux jours à l’IA, puisque l’intelligence artificielle est une vraie révolution. Dans nos métiers, dans les petites entreprises en tout cas, elle va beaucoup impacter le travail des assistantes, qui vont être au cœur de cette transformation, comme elles étaient au cœur de la transformation numérique avec l’arrivée des ordinateurs.
Ces 2 journées de formation porteront sur : les différentes types d’IA qui existent, leurs coûts, comment les utiliser, à quoi servent elles, etc.
2-Y aura-t-il des impacts sur les équipes et les intervenants ?
Nous conservons bien sûr les métiers pour lesquels nous formons aujourd’hui, donc pour les équipes actuelles, les choses restent en place.
Nous avons formé courant 2025 nos équipes à l’IA, puisque nous amenons nos stagiaires déjà sur l’utilisation de ces intelligences artificielles, qui vont beaucoup les aider en entreprise. Cependant, nous compléterons l’équipe avec des intervenants nouveaux, notamment sur les métiers de la vente.
Nous vous remercions Madame Deschamps de nous avoir accordé ce temps afin de répondre à nos questions.