L’écriture inclusive, revendiquée pour promouvoir l’égalité des genres, suscite des débats passionnés. Si elle trouve sa place dans certaines sphères, ses répercussions pratiques dans le monde professionnel interpellent. Entre les obstacles techniques et les enjeux de visibilité en ligne, se dessine-t-elle comme la nouvelle norme ou un défi trop ardu ?
Sous l’impulsion des courants féministes et des mouvements en quête d’équité sociale, l’écriture inclusive gagne du terrain au sein de diverses institutions. De nombreuses entreprises, administrations et établissements d’enseignement supérieur, ainsi que quelques écoles de la République sous l’égide de certains enseignants, l’ont déjà adoptée.
L’objectif, noble en son essence, vise à solidifier l’égalité entre les genres à travers le prisme de la langue française. Cependant, cette initiative engendre des difficultés pratiques pour les salariés, appelant à des solutions orchestrées par les responsables des ressources humaines et les office managers.
Point médian, solution ou mirage ?
L’écriture inclusive, sujet de débat animé, ne laisse pas la sphère publique indifférente. Alors que la majorité de la population exprime son désaccord, l’Académie française la dénonce comme un « péril mortel ». Beaucoup la jugent ridicule. Pour les entreprises ayant franchi le pas, l’adoption de cette nouvelle norme orthographique peut se révéler être un défi considérable. Le point médian, tel qu’utilisé dans « technicien·nes », devient un obstacle supplémentaire pour les salariés dont la maîtrise de l’orthographe et de la grammaire n’est pas toujours irréprochable.
Ce phénomène s’étend désormais aux correspondances internes, aux diapositives PowerPoint, aux courriels, aux communiqués, et même aux offres d’emploi. Dans ce dernier cas, elle peut prendre sens. En effet, une annonce recherchant « un directeur commercial » peut inciter les femmes à ne pas postuler, l’énoncé étant masculin. Alors que l’employeur ne recherche pas spécifiquement un homme, mais un talent, peu importe son sexe. Un intitulé « ditecteur·rice commercial·e » devient dès lors beaucoup plus inclusif.
Enfin quelqu’un s’est-il posé la question de l’accessibilité ? Quel est l’impact de l’écriture inclusive sur la lisibilité des textes, en particulier pour des publics spécifiques comme les personnes dyslexiques ou les apprenants du français ? Autre source de problèmes, quel est l’impact de l’écriture inclusive sur la communication d’entreprise ? Comment est-elle perçue par les clients et partenaires ?
Écriture inclusive : entre aspiration égalitaire et défis pratiques
L’écriture inclusive, bien qu’ayant une intention égalitaire, soulève des difficultés majeures dans le milieu professionnel. D’une part, sa non-reconnaissance par certains correcteurs orthographiques tels que ceux intégrés aux CMS, messageries électroniques ou autres outils professionnels, rend les documents difficilement lisibles, la majorité du texte étant soulignée en rouge.
D’autre part, l’écriture inclusive entre en conflit avec les pratiques de SEO (Search Engine Optimization). Cette technique, cruciale pour les entreprises du numérique ou celles possédant un site internet, vise à optimiser le contenu pour les moteurs de recherche afin d’obtenir un positionnement favorable sur des plateformes telles que Google ou Bing, générant ainsi du trafic et, par extension, du chiffre d’affaires.
Toutefois, les algorithmes des moteurs de recherche n’intègrent pas l’écriture inclusive. Ainsi, une page web rédigée en écriture inclusive, avec l’usage du point médian, se trouve désavantagée comparativement à une page rédigée en écriture traditionnelle.
Les alternatives à l’écriture inclusive
L’écriture inclusive, bien que portée par des intentions équitables, peut se révéler complexe à intégrer, voire contrainte dans un contexte professionnel, notamment pour des enjeux de visibilité en ligne. Fort heureusement, la richesse de la langue française propose d’autres voies pour exprimer l’égalité des genres.
- L’usage des mots épicènes : ce sont des mots qui restent identiques au masculin comme au féminin. Des exemples comme « collègues » ou « partenaires » illustrent bien cette catégorie.
- L’emploi de termes génériques : ces termes englobent des notions sans distinction de genre. Parler d’« appels de fonds » ou de « normes sanitaires » s’inscrit dans cette logique.
- La formulation en doublets : cela consiste à énoncer les formes masculines et féminines des mots. Par exemple, on dira « les informaticiens et informaticiennes », « les assistants et les assistantes ».
- La féminisation des noms de métiers : adopter des désignations comme « rédactrice », « directrice » ou « livreuse » contribue également à refléter l’égalité des genres dans la langue.
- L’accord selon le principe de proximité : Cette méthode propose un accord du verbe avec le sujet le plus proche. Par exemple, on pourrait dire « des hommes et des femmes travailleuses », « des hommes et des femmes ponctuelles ».
Mais tout ceci reste bien compliqué face aux vrais problèmes que rencontre notre pays face aux lacunes grandissantes des nouvelles générations en orthographe et en grammaire. Faut-il rajouter des difficultés supplémentaires comme l’écriture inclusive ? L’avenir le dira.